Tu es une femme, et c’est pourquoi tu es dans le vrai
L’académie russe des arts et la galerie de Moscou « ARS LONGA » présentent à la Galerie des arts de Zurab Tsereteli (Pretchistenka, 19) l’exposition « La cinquième saison de l’année ». Elle rassemble les peintures et les graphiques de Yekatérina Yastrebova avec la sculpture et la photographie de Maksim Aksyonov.
Il est possible de leur attribuer les paroles de Pouchkine « L’eau et la flamme, / Les vers et la prose, / La glace et la flamme / Ne sont pas si différents entre eux ». Toutefois, le contraste forme souvent l’unité.
Il y a quelque chose qui rassemble ces deux élèves de Stroganovka. C’est le dévouement pas même à la méthode réaliste dans son sens classique, mais plutôt, à la représentation du monde environnant si c’est possible de dire ainsi, sans voies de fait. Et c’est la mauvaise volonté d’utiliser le progrès douteux du XX-ième siècle qui a permis à l’artiste de casser le monde en pièces et de mettre ses restes fragiles à sa volonté. C’est le corps féminin qui a été particulièrement touché dans l’art à cause de ces expériences : tous qui n’étaient pas paresseux l’ont déchiré, tordu, enlaidi à partir du maestro Picasso. Pour refuser de représenter des guenons de cube au lieu des femmes normales de nos jours il faut que l’artiste ait une intransigeance et une assurance créatrice.
C’est et le thème de l’exposition « La Femme » qui réunit ses deux participants. C’est là où leur communauté finit et ils touchent l’objet de côtés opposés.
... Selon l’ancien apocryphe, la première femme d’Adam n’était pas Eve, mais Lilith qui était considérée comme être rusé, narcissique, cruel, refusant de respecter ni Créateur, ni son mari. C’est pourquoi elle a été chassée du Paradis, et jusqu’à présent elle erre à la planète, entraînant une activité subversive contre la partie femelle de l’humanité, jetant dans les esprits immatures des graines de divers vices.
Maksim Aksyonov s’est intéressé aux conséquences d’aujourd’hui de son activité.
Il regarde la femme strictement en homme. A l’Occident, les féministes appèlent un tel art comme le chauvinisme « male-pig » (« d’homme et de cochon »). Il s’intéresse principalement à l’essence sexiste de la femme. Les « Héroïnes » de Maksim en hypostases innombrables, dans les matériaux différents sont ultramodernes : belles, sportives, énergiques, motivées et niantes tout sentiment. Elles savent que souhaiter, avant tout, la puissance, et elles savent comment la recevoir. Elles sont fortes pour arrêter un cheval au galop, et entrer dans une maison en feu, mais elles ne le feront pas, elles vont envoyer des autres, surtout ceux qui sont spirituellement faibles et qui ont perdu le contrôle du monde des hommes. L’auteur a trouvé un nouveau moyen qui donne un piquant particulier à ses images féminines : ayant mis ses jolies femmes à nu, il leur a gardé seulement les chaussures avec des talons à deux tranchants. Elles semblent instables du premier regard qui obligent leurs propiétaires à tenir l’équilibre, mais, en fait, elles sont une sorte de supports des véhicules de combat, à tout moment, prêts à ouvrir le feu sur l’ennemi, tout d’abord – sur les hommes.
Mais les héroïnes qui sont très populaires en Russie et à l’étranger des peintures et des œuvres graphiques par Yekatérina Yastrebova sont, sans aucun doute, les héritières de la veille matriarche Eve. Elles inspirent par leur beauté spirituel et physique le monde qui les entoure. Yekatérina Yastrebova dans ses recherches artistiques suit des maîtres du début de la Renaissance – quattrocento, avec son admiration naïve pour la beauté du monde de Dieu qui a ouvert ses portes devant eux après une longue nuit du Moyen Age. Elle écrit avec délectation chaque brin d’herbe, chaque fleur décorant le monde frais, nouvellement créé. Et avec la même diligence et le même amour, elle peint la beauté principale de ce monde – la beauté de femme. Les types de ses peintures sont franchement slaves qui imposent le rappel des jolies femmes de Volga très chères à notre cœur par Koustodiev Boris. Etant une femme, elle connaît l’essence de la nature féminine mieux que tous les hommes. Ses personnages sont merveilleux, gentils, accueillants, joyeux. Ces femmes n’ont pas besoin de faire la guerre avec des hommes parce qu’ils deviennent volontièrement leurs prisonniers. Leur faiblesse, sur laquelle l’artiste plaisante avec amour n’est qu’une continuation de leur dignité. Les « nues » par Yekatérina Yastrebova sont un renouveau du culte de la beauté féminine que nos ancêtres nous ont légué et que nous avons gaspillé. C’est pourquoi peut-être des hommes aiment tellement ses peintures aujourd’hui dans notre temps méchant. Les dernières années, l’artiste a commencé couvrir la beauté opulente de ses héroïnes par des robes exquises ce qui ne diminue leur charme. De plus, comme une religieuse disait dans une anecdote très ancienne, « sous les vêtements elles sont également nues ».
Alors, qui a raison dans un duel d’art – Yekatérina ou Maksim? Qui suprématie dans la femme moderne – Lilith ou Eve?
Il est probable que les deux ont raison. Et c’est Valeriy Brussov qui a donné la réponse il ya déjà un siècle, un fin connaisseur de la beauté féminine et un tourmenteur sophistiquée de ses nombreuses amoureuses :
« Tu es une femme, et c’est pourquoi tu es dans le vrai... »
L’exposition est ouverte jusqu’à la fin du mois de septembre.
O. Torchinskii